Lettre d'un fantispais

Monsieur l'ambassadeur,

Je me permets de vous écrire parce que je suis confronté à un problème qui n'obtient à ce jour qu'un silence assourdissant des autorités pryannes. En effet, je suis confronté à un problème aussi effroyable qu'étonnant puisqu'il se déroule sur une terre normalement démocratique, sinon républicaine. Ce problème, je l'ai exposé dans la lettre que j'ai envoyé au Ministre des affaires étrangères pryan - dont vous trouverez une copie ci-dessous - et ne trouve jusqu'ici aucune réponse.

J'en appelle donc à votre aide en sollicitant les plus hautes sphères du pouvoir pour faire avancer ce dossier et me donner des réponses.

Je vous remercie par avance, Monsieur l'ambassadeur, de l'assistance que vous pourriez m'apporter.

Très cordialement.
Tod Ruffin
Citoyen fantispais et ancien pryan.

Copie de la lettre envoyée au MAE pryan a écrit:: Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères,

Ne sachant à qui m'adresser dans l'immédiat, je me tourne vers vous puisque vous exercer l'une des hautes fonctions de l'Etat pryan. Vous le savez peut être, né à Tindali, j'ai eu l'honneur de posséder une carte d'identité pryanne. J'ai eu l'occasion d'exercer différentes fonctions - dans la fonction publique, mais aussi dans le secteur privé. Ces activités m'ont bien entendu amené à récolter sous forme pécuniaire les fruits de mon travail. Ce qui m'a permis d'acquérir une jolie et agréable villa située au N°1 de la route de New Balnéa à Tindali.

Il se trouve que je viens d'apprendre avec effroi et colère que l'entreprise Ambre aurait construit des bâtiments situés - je vous le donne en mille - au N°1 de la route de New Balnéa dans ma ville natale...

Monsieur le Ministre, je souhaite que vous éclaircissiez au plus vite ce dossier afin de déterminer de quoi il retourne : est-ce une erreur de numérotation du bâtiment de l'entreprise (alors, il s'agit de la modifier) ou est-ce que ma villa - qui me sert de résidence secondaire pour les vacances - a-t-elle simplement et purement été détruite durant mon absence ? Est-ce que Prya ne garantit plus la propriété privée ?

Naturellement, et vous le comprendrez certainement, à défaut de règlement du problème, je m'adresserai à qui de droit pour faire valoir mes droits.

Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir croire en mes meilleurs sentiments.

Tod Ruffin
Citoyen fantispais et ex-citoyen pryan.

Tiverre bossait dur à l'ambassade. Cocktails, déjeuners, cocktails puis diners ... L'ambassadeur pryan menait un train de vie difficilement supportable pour le commun des mortels. Lui s'y plaisait, trouvant la gastronomie fantispaise à son goût. Il lui tardait simplement l'organisation d'un nouveau tournoi de tennis d'étable, pour reprendre un semblant d'activité sportive.

En attendant, un employé de l'ambassade apporta un pli à Tiverre. Paniqué, ne sachant qu'en faire, l'employé bégayait lorsqu'il remit à l'ambassadeur l'enveloppe, pas habitué à un tel stress au travail, de toute évidence.

Ruffin avait prisl a plume pour écrire à Tiverre, espérant que ce dernier puisse accélérer sa demande d'informations à l'égard des autorités pryannes. Perte de la nationalité, bien immobilier prétendument confisqué, absence de réponse du ministre des affaires étrangères - lequel était sollicité alors que les affaires intérieures ou la Cour Suprême auraient été davantage qualifiées pour répondre au problème rencontré par Ruffin -, les accusations étaient graves. Ou presque. Aussi Marc prit-il le temps, malgré un emploi du temps plus que chargé, de répondre à la demande du citoyen fantispais.

Marc Tiverre a écrit:: Cher Monsieur,

Je prends bonne note de votre demande et de vos interrogations. Aussi vais-je la faire remonter aux autorités compétentes, lesquelles sont toutefois en congé. N'ayant pas la qualité ni la compétence pour répondre à vos interrogations, je me permets néanmoins de vous rappeler que conformément à l'article 5 de la loi sur la citoyenneté du 3 novembre 2012, l'Etat a la compétence d'exproprier un ancien citoyen de ses biens immobiliers. La propriété privée est ainsi bel et bien garantie et protégée par le droit pryan, à la condition toutefois du respect de certaines conditions, au rang desquelles figure la qualité de citoyen. Aussi puis-je vous inviter à contacter les archives nationales, dans le silence des autorités compétentes et pour patienter, afin de savoir si un décret d'expropriation a été pris vous concernant.

Bien à vous,

Marc Tiverre

Lettre à l'ambassadeur\" a écrit:: Monsieur l'ambassadeur,

Je vous remercie pour la promptitude de votre réponse qui m'interpelle. En effet, vous semblez souligner la condition d'être citoyen pour pouvoir ne pas être exproprier, sous entendant que si on ne l'est pas, on peut être exproprier du fait de ce manque. Ainsi donc, l'ensemble des résidents auxquels j'appartiens (j'appartenais?) peuvent voir leur bien immobilier exproprier parce qu'ils ne sont pas (plus) pryan !? Je crains que cela soit une atteinte à la propriété privée. Dans ces conditions, je crains être dans l'obligation de m'adresser à la justice pryanne - ce que je voulais éviter afin de régler le problème pacifiquement.

Encore une fois, je vous remercie pour l'attention que vous avez porté à ma demande.

Très cordialement
Tod Ruffin

Citation :: Monsieur Ruffin,

Il me semble nécessaire de préciser ma réponse initiale. Au moment de la perte de nationalité, laquelle peut être constatée d'office par les autorités, il est loisible à l'Etat d'exproprier un ancien citoyen en raison de la pression immobilière dans la province habitée. Cette expropriation n'a toutefois rien d'automatique et reste conditionnée, dans le texte de loi, à une forte pression immobilière.

Si jamais vous avez effectivement été exproprié, ce qui reste à confirmer, la justice pryanne ne saurait s'improviser juge des libertés. Tout au plus pourra-t-elle évaluer si la pression immobilière de l'époque était suffisante pour justifier votre expropriation, laquelle reste encore à prouver. Gageons qu'il ne s'agit là que d'un malentendu et que votre résidence soit restée intacte depuis le temps.

Je reste évidemment à votre disposition pour lever, dans la mesure de mes moyens et de mes attributions, tout malentendu relatif à votre problème.

Bien à vous,

Marc Tiverre

Lettre à l'ambassadeur a écrit:: Monsieur l'ambassadeur,

Vous avez raison, il reste à confirmer qu'il s'agit bien d'une expropriation (et non simplement d'une erreur de numérotation de l'usine Ambre). Néanmoins, vous conviendrez qu'à partir du moment où on n'est plus pryan, rien ne garantit aujourd'hui qu'un résident puisse conserver son bien immobilier. Vous conviendrez également très volontiers que Tindali n'a jamais été (malheureusement) une destination favorisée par les néo-citoyens et les entreprises, ainsi faisant d'une quelconque "pression immobilière" une chimère à Tindali (constatation qui n'est pas vraie à Siango ou Kaora). Par ailleurs, lors de mon départ, j'ai laissé publiquement une trace de mes legs et de mes volontés. L'une d'elle était de pouvoir résider tranquillement dans ma villa tindalite (et donc de la conserver). Par ailleurs, à toute expropriation doit s'adjoindre d'une indemnisation - à moins que là encore la République de Prya s'illustre en expropriant impunément et sans dédommagement.

S'il y a bien eu expropriation (et cela sans décret apparemment), la couleuvre me parait bien difficile à avaler.

Je vais prendre conseil autour de moi dans les jours qui viennent et prendrai - à défaut de réponse - les décisions qui s'imposent.

Je ne saurais trop vous remercier pour vos éclaircissements. J'espère pouvoir dialoguer avec vous à l'avenir sur des sujets plus tranquilles.

Très cordialement
Tod Ruffin

Citation :: Cher Monsieur,

J'ai eu l'occasion d'échanger avec Max Morton - qui profite de l'occasion pour vous saluer -, gouverneur de la province de Tindali au sein de laquelle vous résidez. Bien que cela n'apparaisse pas au cadastre de la province, il m'a été confirmé que la société Ambre avait déménagé son siège social avant que votre villa ne soit construite. Il n'y aurait donc pas eu la moindre expropriation - laquelle ne serait pas davantage envisagée par Monsieur Morton - et vous pourrez faire le déplacement à Tindali pour le constater. Nous en profiterons pour discuter d'autres sujets, à n'en pas douter.

Je vous prie de nous excuser pour ce défaut de mise à jour et les inconvénients causés par celui-ci.

Respectueusement,

Marc Tiverre

[quote=Lette à l'ambassadeur']
Monsieur l'ambassadeur,

Je vous le répète : je ne saurai trop vous remercier pour votre disponibilité et votre action sur le sujet.
Je ne vous demande pas de transmettre au gouverneur de Tindali, Max Morton, mes salutations puisque je le ferai en personne en me rendant à Tindali lors d'un court séjour dans ma province natale. Cela me permettra d'éclaircir définitivement ce dossier et de comprendre ce qu'il s'est passé.
Peut-être, aurons-nous l'occasion de nous y croiser. Si ce n'est pas le cas, j'espère pouvoir partager du temps en votre compagnie sur d'autre lieux (terrain de tennis d'étable, au Dauphin-Rieur, dans un salon ministériel... Cette liste n'est pas exhaustive).

Très cordialement.
Tod Ruffin
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