Chez les Ruffin

Le teint légèrement hâlé, le visage reposé et l'esprit serein, Tod grimpa les quelques marches qui l'amenaient jusqu'au seuil de son domicile. Il introduisit mécaniquement la clef dans la serrure et s'essuya mécaniquement les pieds sur le paillasson. Il revoyait mentalement les moments de détente passés à Tindali avec Becky et Auguste. Il sentait encore l'iode de l'eau de mer sur ses lèvres. Et en même temps, il songea au quotidien qui allait reprendre ses droits. Il imaginait les travaux qui l'attendaient. Il voyait déjà Léonard lui sauter à la gorge pour exiger l'organisation du congrès du parti et Eva lui supplier de mener deux ou trois réunions de dernières minutes.

L'esprit serein, il entra dans le vestibule et s'immobilisa immédiatement. Quelque chose clochait : les murs étaient abîmés en plusieurs endroits, des chaises étaient renversées, les restes d'un vase brisé jonchaient le sol. L'eau qu'il contenait avait été absorbée par la moquette, mais celle-ci était marquée d'une trace sombre. Les rideaux décharnés pendouillaient tristement. Plusieurs papiers avaient été déchirés, écrabouillés.

Tod songea dans un premier temps à un cambrioleur. Puis, il imagina une situation encore plus grave et plus irréaliste : une attaque contre le Ministre de l'Intérieur qu'il était. Un frisson de panique le parcourut. Cependant, très vite, l'explication se désastre se dévoila et ne tenait qu'en un seul nom : Sharkie. Le gros chien familial fit son apparition dans l'encadrement de la porte de la cuisine où il semblait avoir réussi à dévaliser quelque nourriture. Le chien le regarda avec défiance. Tod resta figé. Il eut honte d'avoir pensé à d'autres explications que celle plus logique qu'un clébard démolissant l'intérieur du domicile. Il avait toujours eu... peur de ce cabot. Il ne lui inspirait rien de bon.

- Tu vas finir au chenil espèce de...

Sharkie n'attendit pas la fin de la phrase et tourna le dos à l'homme. Il retourna dans la cuisine. Tod soupira et prit la décision de ne pas rester ici. Il allait faire un petit tour pour se calmer...

Les travaux au Comité, la gestion de la manifestation iconoclaste merko-monarchiste, le dernier congrès du parti... bien des travaux qui conduisaient Tod à prendre du bon temps pour respirer un peu. S'il aimait fréquenté le Dauphin Rieur, il décida aujourd'hui de se rendre, en sortant du Comité de l'Intérieur, sur la plage de la palourde. Cette merveilleuse plage sorlopienne rassemblait une population relativement éclectique. Malgré la foule, il était plutôt agréable de regarder les vagues s'échouer sur la plage. Tod s'offrit une glace qu'il acheta à un marchant ambulant. Dégueulasse, mais rafraichissante, elle lui rappelait surtout son enfance. Pendant une demi-heure, il savoura l'air marin.

Après une longue journée de travail, la FM-101 de fonction du Ministre de l’Intérieur déposa le fonctionnaire devant son domicile. Tod s’engouffra chez lui où son fils lui sauta au cou en guise d’accueil, tout en l’invitant à venir jouer avec lui. L’adulte refusa et l’invita à être sage. Il s’effondra dans un fauteuil et découvrit sur la table deux éditions de la Gazette de Koara datées du 14 et du 31 juillet. Une joie immense mêlée à une curiosité non dissimulée l’envahirent. Il soupçonna que l’une des éditions étaient l’édition anniversaire du mois d’avril. Il s’apprêta à vérifier ses soupçons lorsque Becky saisit les journaux et les plaça derrière elle.

- Tu pourras les lire dès que tu auras passé un peu de temps avec ton fils.
- Becky, je suis épuisé. Je n’ai qu’une envie, c’est de rester assis ici avec une Spéciale et en lisant la Gazette.
- Il est hors de question que tu te prélasses sans t’occuper d’Auguste.
- S’il te plait !
- Si tu es trop fatigué, travaille moins, délègue ou même tiens démissionne de certaines de tes fonctions.
- Ne sois pas butée. Donne-les moi.
- Non !

- Voyons Becky, je n'ai pas arrêté de jouer avec Auguste.
- Quoi ? Un quart d'heure, tu appelles ça "ne pas arrêter de jouer" avec ton fils ? Et je ne parle pas des cinq minutes pendant lesquels tu l'as collé devant la télévision. Heureusement que je suis arrivée...
- Ben quoi ? On regardait tous les deux la télévision. On passait du temps ensemble...
- A regarder le journal télévisé de FantTV... Crois-tu que c'est un programme pour un gosse ? Et puis, tu appelles cela "partager du temps" ?
- Bon, ça va. Après on a joué ensemble. Je me suis même roulé par terre.
- Non, tu es tombé en marchant sur ses jouets. Jouets que tu as d'ailleurs cassé.
- Raaah Becky. C'est ton interprétation. C'était pour l'amuser, pour le faire rire.
- Hé bien moi, ça ne me fait pas rire !
- Allez, donne-moi les deux éditions de la Gazette s'te plait ?
- Naan ! Occupe-toi de ton fils !

- Tod, est-ce que tu as pensé à prendre nos billets pour nos vacances à Tindali ?
- Nos… ?
- Nos billets… pour le bateau… pour Tindali ?
- Tind…
- Tod, tu n’as pas oublié de prendre nos billets quand même ?
- Pfff, oublié de prendre nos billets pour nos vacances ? Non, mais tu rêves Becky ?
- Bon, je préfère ça. Tu as l’air dans la lune, tout va bien ?
- Oui, oui… euh, tout va bien. Et toi ?
- Mmmmh… je vais voir ce que fais Auguste.

Tod, assis dans son fauteuil regardait Becky s’éloigner. Une fois qu’elle ait disparue dans le couloir, il saisit les éditions de la Gazette qu’il avait camouflé derrière lui et les remit en ordre. Il avait failli se faire prendre la main dans le pot de confiture comme un gosse. Heureusement qu’il l’avait entendue venir. Décidément, il n’arriverait jamais à finir la lecture de son canard favori.

Il replaça soigneusement les deux éditions du journal sous des papiers dans le tiroir de la commode du salon. Becky n’avait pas pris un grand soin au choix de la cachette de ces deux trésors. « Elle devait être une piètre joueuse étant petite » pensa-t-il. Puis, il prit un papier et un stylo et saisit le combiné du téléphone. Il composa une série de numéros et attendit que son correspondant décroche.
- Nina ?…. Est-ce que vous avez de nouvelles concernant ma villa à Tindali ?…. mmh… mmh…. Je vois. Appelez-moi dès que vous avez des nouvelles…. Merci.

Il raccrocha et nota quelques mots. Il sentait que cette période de vacances n’allait pas se dérouler comme il l’aurait voulu. Si sa villa avait été honteusement détruite, il avait songé amener sa famille dans les formia à Antonville par exemple. La sonnerie du téléphone le fit sursauter. Il décrocha plein d’espoir :
- Nina ?…. Ah ? Euh, non madame, ce n’est pas la poissonnerie « Je m’en fish »…. Non madame…. Au revoir madame !

Tod raccrocha vivement le téléphone excédé d’être ennuyé par ce genre d’appel. D’autant que ce type d’appel se multipliait depuis quelques jours. A croire qu’un petit plaisantin s’était amusé à communiquer son numéro de téléphone à la place de celui de ce commerce. Il se dit qu’il devrait mettre la DGRF sur le coup…

Il reprit le combiné et tapota de nouveau sur le cadran.
- Oui bonjour, la CTF ?……. Tod Ruffin….. Non, Ruffin comme heuuuu Ruffin….. Oui, c’est ça. Je voudrais deux abonnements pour Tindali….. Non, pas Francovie. Tindali… Oui… Oui… Comme d’habitude… Merci.

Tod raccrocha en s’assurant que Becky n’était pas revenue durant ce temps-là. Le téléphone sonna à nouveau et Tod grimaça. Il décrocha en serrant le combiné. On pouvait voir ses phalanges blanchir tant il serrait l’appareil. Il lâcha un « Allô ? » sec et impatient.
- Non !!! Non monsieur, ce n’est pas la poissonnerie « Je m’en fish »…. Non monsieur !…. Mais je suis poli monsieur…. Com…. Je…. Zut !

Il replaça sans ménagement le téléphone sur son socle et maugréa.
- C’était qui ? avait dit Becky dans son dos qui était revenue en compagnie d’Auguste.
- Une erreur.
- Une erreur ?
- Oui, encore un qui voulait bouffer du poisson. Vos sacs sont prêts ?
- Oui. Je te rappèle qu…

La sonnerie du téléphone interrompit Rébecca qui jeta un regard curieux sur le téléphone, alors que Tod pesta :
- Ah non ! Encore un qui va vouloir sa daurade ou son saumon.
- C’est bon, je m’en charge, proposa Becky. Oui, allô ?…. Je………...

Elle raccrocha en se pinçant les lèvres. Etant donné la faible densitté de la conversation, son mari comprit qu’il pouvait s’agir d’un piscivore. Mais il voulu s’en assurer..

- C’était qui ?
- « C’était qui ? », répéta Becky agacée. C’était un message automatique de la CTF pour te confirmer ta commande effectuée il y a 4 minutes. Tu as une explication ?
- Je… heeeeuuuu…. Ah ! Ca, c’est un monde ! On ne peut vraiment pas se fier à la technologie. Tu passes une commande il y a 5 jours et une machine te dit qu’elle a bien enregistrée ta commande de tout à l’heure…
- Tu me prends vraiment pour une courge, Tod !?

- Tu parles de vacances !
- Ce n’est pas de ma faute Becky.
- Ca, tu me l’as suffisamment dit.
- Et bien, je le répète.
- Dix jours chez ta mère… Bravo ! Quelles vacances !
- Je n’y peux rien si une usine s’est installée à l’emplacement même de notre villa. Je pensais que la propriété privée avait un sens à Prya…
- Ouais, c’est ça. Et donc, tu as eu l’idée de passer les vacances chez ta mère. Ta mère, ses humeurs, ses exigences, ses manies et sa paranoïa.
- Tu exagères Becky. Elle est… un peu différente.
- Différente ? Totalement toquée, timbrée !
- Elle n’est plus toute jeune non plus.
- Tindali et ta mère. Comme s’il n’y avait pas d’autres endroits dans le micromonde où on aurait pu partir.
- Et où ? En Eridan ? Divertissant.... Au Krassland ? Un vrai bol d’air frais…
- Et Antonville ? Tu y as pensé à Antonville ?
- On n’a pas les moyens de partir là-bas.
- C’est sûr, étant donné qu’on passe tout notre fric dans une entreprise qui n’est pas viable et qui ressemble plus à un gouffre qu’à une opportunité.
- Tu seras bien contente quand on roulera sur l’or…
- C’est ça. Rêve toujours. Allez, ouvre la porte.
- … euh… je… je… je n’ai pas les clefs…
- Quoi ? Tu plaisantes ? Où sont-elles ?
- Mais je ne sais pas…
- Réfléchis…
- Ohoh…
- Ca ne vaut rien qui vaille ce « ohoh », hein Tod ?
- Euuh… Je crois que j’ai oublié les clefs chez ma mère…

- Ahahahahah !
- Si, yé té joure. Il n’arrivait plous à s’arrêter. Yé crois qué si el senor Marquez n’était pas innetervenou, ça aurait été pire.
- Ahahahah, oh Francisco, tu es impossible.

Ce sont ces quelques phrases que Tod entendit en pénétrant chez lui. La voix hilare de Rébecca lui était tout à fait familière – même si ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas entendu rire autant – A contrario, la voix masculine avec un fort accent ne lui rappelait rien. Cette voix chaude et musicale ne lui disait rien qui valait. Etait-ce son instinct ou sa fierté masculine qui perlait dans cette sensation ? Tod optait aveuglément et sans réfléchir à la première solution. Il s’introduisit dans le salon où Rébecca et son « invité » étaient assis sur le canapé. Il s’immobilisa et attendit qu’on l’aperçoive. C’est le bellâtre à la peau bronzée et entretenue qui le remarqua. Il se leva. Rébecca en fit autant après s’être retournée.
- Tod ? Tu es déjà rentré ?
- Comme tu le vois. Et j’ai bien fait visiblement…
- Tu te souviens de Francisco ? C’est mon an… un ami…
- Mouais, crois me souvenir maintenant.

Arborant son franc et rafraîchissant sourire, Francisco s’approcha du fantispais en lui tendant une main ferme, mais douce. Tod, quant à lui, ne desserra pas les dents et se contenta d’un regard fixe et appuyé.
- Enchanté Toud.
- Tod, corrigea sèchement Tod.
- Taod.
- Tod.
- Oui, bon, Francisco est passé me voir pour bavarder, coupa Becky. Il a réussi à se faire loger par un ami.
- Ah oui, c’est vrai, vous cherchiez un endroit où vous logez. Et avez-vous trouvé du travail ?
- Non. Vous avez quelque chouse à me propouser Toud ?
- Non.
- Tu es sûre ? questionna Becky. Et à l’usine ? Tu m’as dit que Fabricatout allait un peu mieux.
- Nous sommes complets. Pas de poste disponible.
- Bah ! Tant pis Toud. Yé trouverait bien.
- Vous êtes pédrenos, c’est ça ?
- Si. Comment yavez vous deviné ?
- J’ai été amené à m’y rendre souvent. Leur accent m’est un peu familier.
- Vous connaissez le San Pedro. Yé crois qué nous avons plein de chouse à nous raconter alors.
- Francisco, tu vas bien rester à dîner ? proposa Becky.
- Non, s’interposa promptement Tod.
- Comment ? demanda Becky.
- Je… je… J’ai prévu que nous dînions tous les deux au restaurant.
- Y’adore les restaurant !
- En amoureux.
- Ah, yé né veux pas vous déranger alors. Yé vais vous laisser. A bientôt Beccassila.

Sur ces mots, Francisco salua le couple et sortit. Tod fixa Becky et dit :
- Beccassila ?
- C’est un diminutif.
- Oui, j’ai compris. C’est bien plus court que Rébecca, c’est sûr….
- Ta jalousie et toit ! Et c’est quoi cette histoire de restaurant ? Si Francisco n’avait pas été là, on ne serait jamais allé au resto !
- Si… si. Bien sûr que si.
- Haaa Tod ! Tu mens trop mal, fit Becky en sortant de la pièce.
- En attendant, Monsieur Muscles ne sera pas dans mes pattes… dit-il doucement pour lui.

Un courrier avait été envoyé par l'ambassadeur pryan à Rebecca Dollard, ou Ruffin. Enfin, à Rebecca la femme de Tod. À l'intérieur, un petit mot signé par l'ambassadeur.

Citation :

Chère Madame,

J'avais initialement songé à offrir ces quelques bouteilles et cette invitation à séjourner pendant une semaine au Kaora Palace Hôtel à votre mari mais j'ai peur qu'il voit dans ce geste une manoeuvre politique intéressée. Je me permets donc, bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, de vous les offrir. Peut-être parviendrez-vous à le convaincre d'accepter ce cadeau, que vous êtes évidemment libre d'utiliser avec ou sans lui.

Amitiés,

Marc Tiverre

Un courrier de l'ambassade de Prya ? Etonnée, Rébecca - ( ,-) ) qui n'a rien à voir avec Rébecca Dollard, la femme de Mac, ou Rébecca, la "petite groupie" de Pugi - palpait l'enveloppe en se demandant ce que pouvait leur vouloir les autorités pryannes. Subitement, elle songea à leur villa tindalite. Un frisson lui parcourra le dos. Etait-ce pour lui annoncer finalement une nouvelle désastreuse ? Elle prit place sur une chaise de la cuisine et retint sa respiration en ouvrant l'enveloppe.

"Une invitation dans un Palace ? Chouette !" jubila-t-elle. Elle se voyait déjà revêtir quelques unes de ses plus belles robes ou se prélasser sur un canapé en velours. Cependant, quelques mentions l'intriguaient : "Manoeuvres politiques" notamment. Pourquoi une telle précaution ? Tod lui parlait de moins en moins de son travail - à sa propre demande - et les médias relayaient difficilement les informations. De quoi en retournait-il ?

Elle lança son regard par la fenêtre comme si une réponse allait surgir, se faire évidente. Mais rien. Elle vit le facteur continuer sa tournée et un homme effectué son jogging. Rébecca replongea son regard dans la lettre et s'étonna alors de la mention "quelques bouteilles". "Quelles bouteilles ?" interrogea-t-elle à haute voix. "Le facteur les a gardés pour lui ou quoi ?" Ce n'était qu'un détail. La question qui primait était : qu'est-ce qu'elle allait faire ? En parler à Tod ? Elle n'aurait pas le choix... ou alors lui mentir et prétendre qu'elle allait passer une semaine chez son frangin ou une copine. Tod ferait une moue désapprobatrice, mais serait contraint de s'y plier. Ou alors elle lui montrait la lettre et ils profitaient ensemble de cette invitation. Mais si l'ambassadeur imaginait que Tod refuserait, la crainte devait être fondée sur quelque chose. Et cela pourrait conduire Tod à tenter d'interdire Becky à répondre favorablement à l'invitation.

Sûr que ce dilemme qui allait animer sa journée...

- Ce n'est qu'un séjour Tod !
- C'est bien plus qu'un séjour. Pourquoi nous offrir cela ? Et à ce moment précis ?
- Quel moment ?
- Au moment où des difficultés dans les relations avec Prya se font jour.
- Mais tu viens de me dire que tu étais proche de l'ambassadeur !?
- Bien sûr. Mais pourquoi ne pas avoir attendu pour faire ce "cadeau" si cela en est bien un ?

Becky regarda à nouveau la lettre de Marc et, sans relever les yeux, dit :
- Il pressentait ta réaction puisque c'est à moi qu'il adresse cette invitation avant tout que je peux bénéficier avec... ou sans toi.
- Quoi ? Tu envisages d'y aller sans moi ?
- Bien sûr, insista Becky en relevant la tête. Après tout, on ne pourra pas dire qu'on t'a acheté... puisque c'est moi qui bénéficie de ce présent.
- Alors que tu connais pas Marc ?! Tu crois que personne ne va imaginer que des personnes de mon entourage auront bénéficié de petits "avantages" contre...
- Contre quoi Tod ? Contre quoi puisque de toute manière tu milites pour cette souscription ?
- Suspension !
- Bah ! Suspension.

Tod soupira. Cette fois Rébecca marquait un point. Mais la concomitance du débat en cours et de cette invitation ne plaisait pas trop à Tod.

- Et zut ! Alors, tu y iras seule la semaine prochaine. Et fais toi discrète. Après tout, on avait prévu de se rendre à Prya.
- Et toi ? Que vas-tu faire ?
- J'irais passer quelques jours à Antonville. A propos, tu prendras Auguste avec toi.
- D'accord. Et toi, tu te chargeras de Sharkie.
- Ah non Becky ! Pas le clébard !
- Je ne vais pas aller dans un Palace avec un chien. Et puis, tu seras au grand air, en montagne, ça fera du bien à Sharkie.
- Bon sang ! C'est pas vrai, la barbe !

- Ne... ne cours pas si vite Bé... Becky... J... je n'en peu... je n'en peux plus.
- Allez Tod ! Remue-toi un peu. Il faut que tu perdes quelques kilos.
- C'est... c'est ri... ridicule. J'ai un... un poids idéal pour... pour mon âge et ma... ma taille.
- Eva et Jean ne sont pas d'accord. Alors accélère un peu. On va faire un tour de plus.
- Ev.... Eva et... Jean... sont... sont con... sont convaincus que... que l'image d'un homme poli... politique compte autant que... que ses idées. Idiot ! Stupide !
- Respire et cours au lieu de râler.
- Je ne sav... savais pas que tu aimais tant courir Becky.
- C'est Francisco qui m'a poussé à courir.
- Francisco ?? Enc.... Encore lui !? J'en ai ass... assez d'entendre par... parler de lui. Becky ? Tu m'écoutes ?.... Bé... Becky... attends-moi... Arf, bordel !