Fallait-il baisser les bras, renoncer au combat et partir sous d'autres cieux ? Ou fallait-il encore croire à un avenir fantispais ? Tod ne souhaitait que la seconde hypothèse, mais rien ne l'incitait à espérer. Tout semblait être à l'abandon : le pouvoir, la volonté populaire, l'effort de reconstruction, la communication. Même les entrepreneurs qui sont de nature si volontaires semblaient s'installer dans l'immobilisme.
Alors que faire ? Tod avait toujours été convaincu qu'une seule volonté ne suffisait pas à remettre sur les bons rails une nation. C'était d'autant plus vrai à Fantispa où l'accession au pouvoir était impossible dans un cheminement classique. Rien ne sert à servir une volonté individuelle ; Ce que Tod voulait, les autres fantispais ne semblaient pas le vouloir.
Ainsi donc, Tod se laissait trois semaines afin de constater l'évolution de la situation. Au-delà, si aucun élément ne lui donnait une raison d'y croire un tant soit peu, il serait contraint de renoncer à sa citoyenneté fantispaise et de migrer sous d'autres cieux. Cela serait un échec douloureux. D'autant plus douloureux que le projet de relance de ce pays le tenait à coeur. En attendant, il continua à confectionner les pancartes qu'il agiterait demain dans les rues pour protester. Sur celle qu'il était en train de réaliser, on pouvait lire : "Conjugez les verbes croire, désirer et vivre de vos sujets !"