« - N’oubliez pas celle-ci et puis les deux autres. Vous montez le tout dans mes appartements.
- Ca sera fait votre excellence. »
Sans dire un mot de plus, Tod se retourna et rentra dans l’ambassade. Au moment de rentrer dans le hall, il se surprit à songer que sa vie était un éternel recommencement. Il avait l’impression de revivre cette scène pour la centième fois. C’était en effet déjà sa troisième nomination au poste de diplomate pryan auprès de la Principauté. A l’image de son métier d’origine - journaliste - il était sans cesse en train de faire son retour. Cela commençait à l’agacer et devait agacer les autres également.
Toutefois, à la différence des deux premières fois où il avait pénétré dans ce hall sans savoir à quand sa mission se terminerait, cette fois-ci, Tod savait approximativement la fin de son règne dans ce bâtiment. Sa mission était courte et tout le monde le savait, le Président Bekagne en premier lieu. Fin juin dans le pire des cas, il quitterait ses fonctions. Il faudrait d'ailleurs qu'il en informe le Prince Zygmunt par courtoisie.
Dehors, deux employés de l’ambassade s’activaient pour monter les bagages de l’ambassadeur.
« - Ils le font exprès à Kaora ? Ca fait la deuxième fois qu’ils nous le renvoi.
- Courage ! Il paraît qu’il n’est là que pour peu de temps.
- Mais 24 heures, c’est déjà de trop, alors presque deux mois…
- Tu vas voir qu’il va vouloir qu’on fasse des heures supp’.
- Et il va falloir l’amener au Dauphin Rieur ou au bar du coin pour qu’il se mette carpette. »
A l’intérieur du bâtiment, Tod était monté à l’étage. Au détour, il croisa Eglantine.
« - Aaaaah ma chère, ma douce Eglantine. Vous savez, j’ai beaucoup pensé à vous. Vous êtes resplendissante.
- Ha, M. Ruffin, vous êtes arrivé. J’ai reçu cette note du…
- Vous êtes toujours célibataire ?
- M. Ruffin, je… Comment va votre compagne ? »
Il était toujours aussi plaisant de mettre cette jeune femme mal à l’aise, de la taquiner. Sa réponse ne faisait aucun doute sur l'efficacité de son charme. Il fallait croire que celle-ci n'avait rien de Micro-Olympique...
Il fallait néanmoins se mettre au travail.
« - Bien. Vous avez parlé d’une note ? Je veux la voir sur mon bureau immédiatement.
- Entendu Monsieur. »
C’était donc reparti pour un temps.